Pauvreté des femmes et étuvage du riz par la société coopérative Badenya de Dioro

Soumaïla OULALE1*, Ousmane KONE2, Kanchi GOÏTA3

1Université de Ségou

2Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako

3Académie des Langues Bamako

*Auteur correspondant : s_oulale@yahoo.fr

Résumé

La pauvreté des femmes en général et celle des femmes rurales en particulier demeure une des préoccupations profondes des autorités maliennes et leurs partenaires. L’étuvage qui est l’un des maillons clés de la chaîne de production du riz paraît une des meilleures solutions entre les mains des institutions de développement pour lutter efficacement contre ce fléau à Dioro chez les femmes étuveuses. Les travaux de l’Institut National de la Statistique (INSTAT : 2020) ont montré que la pauvreté est essentiellement rurale et la couche sociale la plus affectée par le phénomène reste les femmes, faute de leur participation aux activités économiques reconnues. A la suite d’une recherche qualitative intensive, il s’est avéré qu’à la lumière des travaux de Bourdieu (Fine :1998), la participation des femmes au développement sur les mêmes pieds d’égalité que les hommes a fait l’objet de plusieurs productions scientifiques comme : le « bien-être » de la femme, « l’équité » femme-homme, « l’efficacité » de la femme, la « lutte contre la pauvreté de la femme. » Se rendant compte des limites de ces approches pour le plein épanouissement de la femme, les chercheurs, les partenaires au développement et l’Etat mettent l’accent sur l’autonomisation de la femme. L’utilisation méthodique des chaînes de valeur agricoles (Institut Royal des Tropiques d’Amsterdam : 2013) semble mieux répondre à cette préoccupation. Malgré son existence depuis 2004, la société coopérative de Badenya, peine à avoir son autonomie financière et à lutter efficacement contre la pauvreté monétaire de ses sociétaires.

Mots clés : Femme, pauvreté, étuvage, riz, coopérative, Dioro.

Abstract

The poverty of women in general and that of rural women in particular remains a deep concern of the Malian authorities and their partners. Parboiling, which is one of the key links in the rice production chain, appears to be one of the best solutions in the hands of development institutions to effectively combat this scourge in Dioro among women parboilers. The work of the National Institute of Statistics (INSTAT: 2020) has shown that poverty is essentially rural and the social class most affected by the phenomenon remains women, due to their lack of participation in recognized economic activities. Following intensive qualitative research, it turned out that in light of the work of Bourdieu (Fine: 1998), the participation of women in development on an equal footing with men has been the subject of several scientific productions such as: the « well-being » of women, « equity » between women and men, the « efficiency » of women, the « fight against poverty of women. » Realizing the limits of these approaches for the full development of women, researchers, development partners and the State emphasize the empowerment of women. The methodical use of agricultural value chains (Royal Tropical Institute of Amsterdam: 2013) seems to better respond to this concern. Despite its existence since 2004, the Badenya cooperative society struggles to have its financial autonomy and to effectively fight against the monetary poverty of its members.

Keywords: Women, poverty, steaming, rice, cooperative, Dioro.

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